Italie. La guerre des nerfs

La droite berlusconienne s'apprête à marcher sur la présidence de la République pour obliger le chef de l'État à gracier Silvio Berlusconi. En cas de refus, les prétoriens du Cavaliere menacent de faire sauter l'exécutif.

Italie. La guerre des nerfs


De notre correspondante à Rome.
Depuis que la Cour de cassation a confirmé la condamnation en appel de Silvio Berlusconi à quatre ans de prison pour fraude fiscale, le gouvernement d'unité nationale tremble. À la veille du week-end, les parlementaires du PDL, le parti du Peuple de la Liberté fondé par Silvio Berlusconi en 2008, ont remis leurs mandats entre les mains de leurs chefs de groupe. Une décision identique pourrait être rapidement prise par les cinq ministres berlusconiens qui siègent aux côtés des démocrates et des centristes. Au fil des heures, le climat politique vire à la canicule et l'étau se resserre autour du président du Conseil, le démocrate Enrico Letta. Allant jusqu'à évoquer la possibilité d'une « guerre civile », la garde rapprochée de Silvio Berlusconi se prépare à donner le coup d'envoi aux hostilités. Malgré les 40ºC annoncés par la météo, les parlementaires et les sympathisants du milliardaire, arrivés en autobus de toute l'Italie, marcheront cet après-midi sur le palais présidentiel. Objectif : obliger le chef de l'État à gracier leur leader. Mais cette hypothèse a déjà été écartée par Giorgio Napolitano, en raison des critères qui prévoient la repentance et la bonne conduite du condamné. Ce n'est pas le cas du Cavaliere, qui traîne encore plusieurs casseroles judiciaires. À commencer par le procès en appel pour prostitution de mineure et abus de fonction qui commencera à l'automne. Dans cette affaire, Silvio Berlusconi a été condamné en première instance à sept ans de prison ferme et à l'interdiction perpétuelle d'exercice dans la fonction publique.

Marina, la fille de son père

De l'autre côté de la barrière, les démocrates envisagent déjà la solution d'un retour aux urnes d'ici à octobre pour éviter l'encerclement et surtout, mettre les berlusconiens qui n'ont plus de leader dans l'embarras. Une loi, adoptée en décembre dernier par le gouvernement de Mario Monti, prévoit l'inéligibilité des personnes condamnées en troisième instance à une peine de prison supérieure à deux ans. Privé de passeport depuis vendredi, Silvio Berlusconi sera, par conséquent, déchu de son titre de sénateur, la semaine prochaine. Mais le chef déplumé a déjà trouvé une solution pour rester aux manettes, en coulisses : sa fille Marina, la femme la plus puissante de toute l'Italie, selon la revue Forbes, qui dirige son empire audiovisuel.

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